octobre 12

La foire aux questions sur la thérapie comportementale

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Pour débuter, qu’est-ce que la thérapie comportementale cognitive (TCC) et quelle est son origine ?

Les origines sont lointaines, déjà Epictète né en 50 après Jésus-Christ nous dit :

« Ce qui trouble les hommes ce ne sont pas les choses, mais les représentations qu’ils en fabriquent ».

Autrement dit, ce sont nos idées négatives qui sont la cause de la plupart de nos souffrances mentales.

Mais la thérapie comportementale et cognitive (TCC), débute vraiment dans les années 1960 aux Etats-Unis et 10 ans après en France.

Retrouvez dans ce podcast toutes les questions, que vous pouvez vous poser, sur la TCC !

  • Quels sont ses buts ?

Prendre du recul par rapport à ses pensées négatives et changer les comportements qui en découlent. Non pas mettre des pensées roses « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil », mais de mettre des pensées plus réalistes.

Voici un exemple de pensée négative : » je suis nul ». On va remplacer cette pensée par « Je n’ai pas été bon cette fois-là, je peux réussir mieux la prochaine fois surtout si je cherche des solutions pour être meilleur ».

  • Quel est le sens exact du mot cognitif ?

C’est l’ensemble des fonctions de l’esprit lié à la connaissance : langage, mémoire, raisonnement… En TCC, on va s’intéresser surtout au raisonnement : les idées, surtout celles qui sont négatives et développer les positives.

  •  Quelle formation vous et vos collègues avez-vous reçu pour pratiquer la Thérapie Cognitive et Comportementale ?

C’est une formation dispensée des psychiatres, réservée aux personnel de santé médecins, psychologues et infirmiers, orthophoniste… J’ai été formé pendant 4 ans, 3 ans à la TCC adulte et un an pour les enfants.

  •  Cette thérapie a-t-elle le vent en poupe, se développe-t-elle de plus en plus ?

Elle se développe de plus en plus à l’université où la psychanalyse voit son influence peu à peu diminuer. Cette dernière n’est enseignée, comme modèle prédominant de soin des maladies mentales, uniquement en France et en Argentine.

La thérapie comportementale récente, la « 3e vague » a été médiatisée par Christophe André ainsi les techniques de méditation qui font partie à part entière de la thérapie cognitive et comportementale

  • En terme de durée, combien de temps, combien de séances pour être efficace ?

Ce n’est pas une baguette magique, comme certains le pensent.

Même si la thérapie est dite brève, car elle est efficace et s’attache moins au passé qu’au comportement de maintenant, elle va nécessiter 10 à 15 séances de 45 minutes, sauf dans le cas de la peur des serpents, du noir des araignées…  : 4/5 séances suffiront.

  • De quelle manière se déroule une séance, quelle est sa durée maximale et l’espace entre chaque séance ?

La séance dure 45 minutes. Dans les 2/3 premières séances, nous analysons le problème, l’histoire de vie, le comportement problème, la pensée négative et les émotions.

Puis la thérapie commence et je donne des outils pour aller mieux. Je donne des exercices à faire à la maison. Les séances peuvent s’espacer d’une semaine à 15 jours.

  • La TCC semble prôner le bonheur, l’équilibre à tout prix, mais l’humain ne risque-t-il pas de vivre alors dans une autarcie « bisounounouresque »et devenir égoïste, insensible au malheur d’autrui ?

La TCC fait la promotion du développement de son bonheur, pas à tout prix, mais du mieux que l’on peut. Elle est consciente de la réalité négative et les techniques de méditation prônent l’altruisme, la gratitude et la compassion.

  • Y’a-t-il des métiers, des générations qui reviennent plus souvent chez vous ?

Pas vraiment, on trouve tous les corps de métier manuels, comme intellectuels, et tous niveaux sociaux confondus.

  • En quoi, la thérapie comportementale et cognitive est-elle supérieure aux autres thérapies ?

Je ne la conçois pas comme supérieure aux autres thérapies. J’ai beaucoup de respect pour les autres thérapies, la thérapie systémique, la PNL, la thérapie centrée sur la personne, la sophrologie…

La thérapie comportementale est simplement efficace, car elle est plus centrée sur le problème du moment que du passé et donne des outils aux patients pour les rendre rapidement autonomes.

  • Si j’ai bien compris, c’est une thérapie bilatérale et non-unilatérale, le thérapeute échange avec le patient, il n’est pas le seul à parler, à décider ?

Exactement le patient échange, discute et peut ne pas être d’accord. Ensemble, nous fixons son objectif de thérapie. Il est, à tous moment, acteur de sa thérapie.

Nous sommes sur un pied d’égalité, j’ai dû parfois surmonter les mêmes problèmes que lui, alors je le guide au mieux.
Nous sommes chacun sur notre montagne cherchant le chemin de la sérénité.
Excepté que je suis un peu plus haut que lui et que je vois mieux alors je le guide vers le meilleur chemin, le moins épineux et le plus court.

  • Notre comportement est-il trop guidé par celui des autres, cherche-t-on trop de modèles, de calques ?

Nous avons tendance à réagir en effet en fonction des autres, surtout si on n’a pas confiance en soi. Nous sommes influencés beaucoup par les médias et la télé.

Néanmoins modéliser quelqu’un qui nous inspire peut-être bénéfique. Modéliser mère Theresa, le Daila lama, Nelson Mandela et bien d’autres, peuvent être une grande source d’inspiration et de bien-être.

  • Trouvez-vous que notre société actuelle aiguise trop la sinistrose, met en avant des choses négatives qui rendent les gens pessimistes ?

Je suis entièrement d’accord avec cela, les informations sont d’avantages tournées vers les mauvaises nouvelles, alors qu’il y a des bonnes nouvelles chaque jour.

J’avais pris conscience de ce phénomène sur moi. Les nouvelles me déprimaient, j’ai arrêté d’écouter les informations.
Je suis parfois largué, mais quand il y a quelque chose d’important mon entourage s’empresse de me le signaler.
Je conseille à mes clients une diète médiatique surtout lorsqu’ils sont dépressifs.

  • Est-ce que surmonter un problème particulier donne la clé pour en affronter d’autres plus tard ?

Effectivement, une fois le problème surmonté, on a une meilleure confiance en nous. Ce sentiment va nous amener à trouver les ressources nécessaires en nous pour résoudre le prochain problème, et il y a en aura toujours, des soucis !

  • Y’a-t-il des exercices à faire chez soi ?

Des tas ! Des exercices écrits à faire chez soi, sur les pensées négatives, des exercices comportementaux, s’exposer à ses peurs et faire des exercices de relaxation.

Et parfois ne rien faire, c’est-à-dire faire une pause dans sa vie. Ce qui est très difficile pour la plupart d’entre nous.

  • Avez-vous des techniques de relaxation particulières ?

Oui, toutes mes techniques sont basées sur la concentration sur le souffle.
Mais la principale technique est la méditation de pleine conscience, sans le côté spiritualité, mais laïcisé inspiré par Christophe André, psychiatre et écrivain.

Je pratique moi-même une demi-heure par jour et je ressens les effets bénéfiques de cette pratique sur moi.

  • La  Thérapie cognitive et comportementale, je crois, concerne aussi bien les enfants que les adultes, les couples comme les gens seuls ?

Tout à fait, je me suis formé à la TCC pour les adultes concernant tous les problèmes liés au stress à l’anxiété et au mal être, mais aussi pour  les enfants. Je travaille beaucoup avec la famille et les parents seuls pour leur donner des conseils éducatifs (coaching familial).

Elle concerne aussi les couples, pour améliorer leur communication, quelle que soit leur décision de rester ensemble ou se séparer, l’essentiel va être de mieux s’entendre.

  •  Quelles sont les phobies les plus récurrentes ?

Les phobies des araignées, des serpents sont peu nombreuses. Ce sont des phobies dites simples, car elles sont centrées sur un objet précis. Mais comme me disait un patient, elles sont dites simples, mais sont compliquées à vivre.

Ce qui revient le plus souvent, c’est la phobie sociale qui est la peur du regard de l’autre, d’être jugé négativement, peur de parler en public, de parler avec les autres…

  • La TCC lutte notamment contre la dépression, est-elle vraiment suffisante pour cette maladie si dure et  si complexe ?

Dans des études cliniques, l’efficacité de la TCC a pu être comparée à celle des antidépresseurs dans les dépressions d’intensité moyenne à modérée. Pour les dépressions les plus fortes, un traitement, voir une hospitalisation reste indispensable.

En cas de dépression, il est important de consulter toujours son médecin traitant, qui saura orienter le patient, instaurer le traitement qui est une très bonne béquille, dans certaines situations.

  •  Est-ce que, parfois, les gens conditionnés par les médias ne s’inventent pas des troubles, des phobies comme par exemple les TOC dont on a tant parlé ?

Il est possible que parfois, les personnes soient influencées par les médias et s’imaginent avoir des troubles imaginaires. Cela rappelle le docteur Knock et sa citation : « Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore ».

J’en rencontre peu, mais ceux qui viennent me voir, qui souffrent de cela et si cela gâche leur vie, cela s’appelle hypocondrie. Ce problème fera l’objet de séances de thérapie.

  •  Il y a aussi les addictions diverses, les troubles alimentaires telles, la boulimie ou l’anorexie. Comment en venir à bout ?

Dans un premier temps, on analyse le problème, la personne doit noter ce qu’elle mange, la quantité et ses pensées associées.
Nous travaillons sur les pensées négatives et sur le comportement alimentaire.

Dans la boulimie, il va s’agir de retrouver la satiété et de bannir tous les régimes qui entraînent la frustration et un retour au poids d’origine.

Dans l’anorexie, nous travaillons beaucoup sur les schémas de pensées « je dois être maigre pour plaire aux autres » et sur le comportement alimentaire, en amenant petit à petit la personne à reprendre une alimentation normale.

  • Il y a aussi beaucoup d’idées reçues sur la thérapie comportementale ? Mais quelles sont-elles ?

Il arrive, régulièrement, que l’on puisse entendre, des idées reçues sur la thérapie comportementale et cognitive.

Néanmoins, devant l’efficacité de ces thérapies, ces idées préconçues ont tendance à disparaître.

LA THÉRAPIE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE NE PREND EN COMPTE QUE LES COMPORTEMENTS :

En réalité, la TCC, travaille aussi sur les pensées et les émotions négatives et l’inconscient, cela représente une grande partie de la thérapie.

LA THÉRAPIE COGNITIVE ET COMPORTEMENTALE NE S’OCCUPE PAS DU PASSÉ :

En fait, les TCC s’intéressent au passé (mais pas autant que la psychanalyse) , pour comprendre comment les troubles se sont petit à petit construits et à partir de quels apprentissages de vie, de quels événements et de quels modèles parentaux.

LA THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE N’A QU’UNE ACTION SUPERFICIELLE :

Le traitement comportemental pur des troubles phobiques, conduit aussi à des changements de pensée en profondeur, tant sur la vision du monde en générale que dans l’estime de soi.

 LA PSYCHOTHÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE N’OBTIENDRAIT PAS DE RÉSULTATS DURABLES.

Cette idée reçue est la conséquence de la précédente.

Une psychothérapie qui reste prisonnière du modèle médical classique (une cause produit un effet), va se donner pour objectif de, chercher la ou les causes de la souffrance psychique, en supposant qu’une fois aboutie, cette recherche aura des effets curatifs.

Cette quête du Graal thérapeutique ne s’avère pas toujours payante.

En fait, il est fréquent que, une fois enclenchées, les souffrances psychiques continuent d’évoluer pour leur propre compte, au travers de mécanismes d’auto renforcement. Retrouver leurs causes risque alors de ne pas suffire.

 LA TCC SERAIT UNE THÉRAPIE « NORMATIVE », ET NE SERAIT FINALEMENT QU’UNE FORME DE DRESSAGE ET DE CONDITIONNEMENT.

Toute psychothérapie véhicule forcément une idéologie, les TCC comme les autres.

Cependant, les apprentissages que proposent les TCC n’ont pas pour but de « normaliser » les personnes, mais de leur redonner de la liberté : leur permettre d’avoir le choix d’agir en fonction de leurs intérêts, pensées ou convictions.

Lorsque l’on travaille avec un sujet inhibé, sur la manière dont il pourrait oser dire non lorsqu’il pense non, on ne lui apprend pas quand et quoi refuser.

Mais juste comment dire non, et comment le faire lorsqu’il souhaite le faire.

Vous aimeriez vous libérer du stress et des angoisses ? 


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